Les chroniques de Jean-Christophe, le quotidien du préparateur en pharmacie.
Découvrez le quotidien des préparatrices et préparateurs en pharmacie d'officine à travers les chroniques de Jean-Christophe.
Des moments drôles, touchants, très accessibles et toujours proches de la réalité.
Qui est Jean-Christophe, préparateur en pharmacie ?
Le monde des préparatrices et préparateurs en pharmacie, je l’ai découvert il y a plus de 15 ans, après avoir travaillé dans la formation et la communication d’entreprise.
J’ai appris les nombreuses facettes du métier, dans ma propre officine et puis, une fois revendue, dans beaucoup d’autres, de toutes les tailles, de tous les managements.
J’y ai côtoyé, vous, des professionnels de la délivrance, du conseil, du merchandising et de la bienveillance.
J’ai eu envie d’écrire, un peu pour moi, un peu pour vous et un peu pour les autres. Dépeindre notre quotidien, notre engagement, nos humeurs aussi parfois.
Un petit moment sans prétention, qui dit combien vous êtes investis dans vos missions, et c’est bien de le rappeler. Et si en plus, cela peut donner envie à d’autres de nous rejoindre et bien, banco les places ne manquent pas.
Je m’appelle Jean Christophe, j’adore mon métier et je vous invite dans mes chroniques. Bienvenue à vous.
Préparateur en pharmacie, de collaborateur à cadre.
Et si on parlait plan de carrière ?
Je voudrais rebondir aujourd’hui, sur le commentaire d’une préparatrice en pharmacie qui se trouve actuellement en fin de carrière et qui, malgré ses demandes répétées, ne peut atteindre le coefficient 400. Le fameux statut cadre qui terminerait dignement des années de collaboration.
Le nombre de professions différentes qu’on trouve dans la plupart de nos pharmacies est tout petit. On les compte sur les doigts d’une main. On est Docteur en Pharmacie Titulaire ou Assistant, Préparateur en pharmacie, Conditionneur et puis c’est à peu près tout.
Et comme les métiers ne sont pas nombreux et très spécialisés, ils sont vite clivants. Le préparateur se retrouve devant une ligne souvent très étroite voire infranchissable, une barrière autant psychologique que financière, qui reste fermée. Celle de la fonction « cadre », en général exclusivement réservée à la fonction pharmacien.
Mes expériences dans d’autres professions (dans la communication, la formation, le conseil) m’ont pourtant démontré que l’ambition, la compétence, la prise en charge de nouvelles responsabilités peuvent être parfaitement reconnues, récompensées, intégrées au plan de carrière. Et ouvrir le Graal de la fonction cadre pour ceux qui ont choisi de s’en donner les moyens.
Alors oui, les réalités financières de la pharmacie sont parfois difficilement conciliables avec les évolutions de statut et de salaire. Mais, encore faut-il que cela soit expliqué, et qu’on puisse composer avec un plan de carrière qui laisse la possibilité de croire à sa propre évolution au sein de l’entreprise.
Rien n’est pire que de ne pas savoir pourquoi on n’est pas à la place qu’on convoite. Surtout si on pense la mériter.
Cet effort de communication que nous déployons chaque jour auprès de nos patients, essayons de la partager au sein de nos propres équipes au moment où les questions se posent, et pas au dernier moment, lorsque le torchon brûle, car en général, c’est déjà trop tard.
Face à une fonction qui se pose pas mal de questions et qui est en mal d’attractivité, poser la question d’un plan de carrière pouvant offrir des projections professionnelles, des fonctions de responsabilités et les évolutions de salaires qui en découlent, c’est aussi renvoyer le message d’un métier en évolution qui donne du souffle et de la reconnaissance.
Et si le nouveau DEUST Préparateur Technicien en pharmacie pouvait ouvrir quelques heures de formations à la conduite d’un entretien d’embauche et de négociation salariale ? Je pense que cela pourrait aider. En tout cas, je suis candidat pour vous y aider. A bon entendeur. 🙂
La blouse en pharmacie !
En regardant ma blouse, ce matin....
Permettez moi d’aborder un sujet léger ce matin.
Un rayon de soleil ayant mis en lumière devant mes yeux encore embrumés, ma blouse blanche éclatante, juste lavée et repassée de la veille.
Alors, on l’aime ou on la déteste. Signe d’appartenance ou signe distinctif. Faisons le petit tour de cette blouse qui peut donner le blues ou renforcer le look professionnel, à chacun son avis.
A l’origine, la blouse c’est un code qui signe l’appartenance au professionnel de santé.
Oui, la blouse blanche, ça fait pro de la santé, à l’hôpital surtout, car ailleurs, c’est plus flou.
Ça fait un bail que je n’ai pas vu un médecin de ville ou un infirmier en blouse.
Chez nous, dans nos officines, la blouse est surtout le costume du préparateur, telle la cape de Zorro, elle nous identifie dès le premier coup d’œil.
Elle a de bons cotés, pas besoin de choisir son look le matin, la blouse recouvre notre différence vestimentaire. Donc on ne perd pas de temps de ce coté la.
Elle nous octroie une prime annuelle qui vient gonfler ponctuellement notre petite bourse du mois, ça aussi ça a son importance.
Mais elle est aussi parfois le signe de la hiérarchie. Nos titulaires en tenue de ville (ou de campagne) et nous uniformément blanc, l’uniforme basique de la fonction standardisée.
Dans certains cas cependant, la blouse ose les couleurs, comme les devantures de pharmacie, j’en ai vu des pourpres, des jaunes, des bleues, mais celles-là sortent toujours en escadrille. C’est le dress-code de la pharmacie, la différence dans l’uniformité. Tout le monde derrière le même fanion, les mêmes couleurs. Stratégie d’image et charte graphique accomplie.
Choisissons : la blouse est-elle un signe de compétence médicale ou un signe de différenciation professionnelle à l’intérieur de nos pharmacies ?
Je laisse à chacun le soin d’y réfléchir.
J’ai croisé parfois, des titulaires qui me laissaient le choix. Je trouvais cela très agréable et élégant de me poser la question. Ces petites attentions du quotidien m’ont toujours mis de bonne humeur, et la bonne humeur, ça se transmet toujours.
La pharmacie, un espace partagé avec la patientèle.
« Ah ben je savais pas que tu prenais ça aussi... »
A quoi passe t on la moitié de son temps professionnel, nous, préparatrices et préparateurs en pharmacie ? Délivrer des boites de médocs ? Ranger les linéaires ? Compter les périmés ? Fabriquer des préparations ?
Non, on est au contact … les yeux dans les yeux, direct live, avec un patient… donc une personne malade, pas toujours gaie, pas toujours en forme et qui a besoin d’un traitement qu’on aura peut être ou pas.
La pharmacie n’est pas un cabinet fermé, intimiste. C’est un espace partagé. Et partagé parfois par d’autres oreilles très à l’écoute, partagés aussi par d’autres regards parfois inquisiteurs. Regards qui voient très bien les médicaments du voisin, alignés sur le comptoir.
« Ah, toi aussi, tu as ce médicament ? Ou encore « tiens, tu es malade ? »
On entend souvent ces petites phrases d’autres patients qui tuent le secret professionnel et peuvent mettre mal à l’aise notre patient à nous.
Mes conseils, pour décoincer la situation, c’est déjà de prendre une bonne respiration, de me recentrer sur moi, ma confiance et ma bienveillance.
Avec sourire, je vais ramener mon patient dans notre zone de confidentialité et l’isoler en rappelant un conseil, une posologie, une interaction. « Par contre, vous ferez attention, prenez bien ce produit le matin».
Et je coupe la relation de l’autre coté. « Je termine avec monsieur et je vous le laisse tout à vous dans quelques minutes" .
Un clin d’œil pour et voila… la situation est sous contrôle, sans humeur et avec légèreté.
On évite le conflit et le reproche mais on reprend la main.
Nous sommes un peu les gardiens du secret professionnel de nos patients, alors soyons aussi les acteurs d’une communication bienveillante au comptoir.
Préparateur ou préparatrice en pharmacie ? Une profession très féminisée.
Un éléphant au pays des gazelles…
Oui, c’est vrai, le monde des préparatrices en pharmacie est très représenté par les femmes, qui composent une bonne partie de son effectif.
Mais c’est agréable pour un homme, de travailler dans les émotions, la rigueur, le sens du travail et les petits cancans (petits, si petits...mais la légèreté, c’est aussi un atout). Je m’y suis fait une place à moi, en tentant d’apporter ma petite différence sans jouer les gros bras, avec patience et sens de l’écoute.
Bon, mes 1m90 et ma carrure de rugbyman ne font pas illusion très longtemps, et les premiers regards de mes nouvelles collaboratrices, croisés en général, lors de mes débuts de mission sont toujours mi distants, mi amusés. Qu’est-ce que c’est que ce grand gars qui prend toute la place derrière le comptoir.
Précisons que derrière le comptoir des pharmacies, on est en couloir restreint, une autoroute à double sens, taillée comme une nationale, ou on se croise les bras chargés de boites, en équilibre instable et parfois à vive allure.
Oui, les robots sont nos amis, ils évitent me direz vous les génuflexions à répétitions et les allers-retours comptoir/tiroir. Pas si sûr, ils nous réservent tant de surprises mécaniques.
Bref, le physique et la bonne santé de nos articulations, ça compte encore beaucoup dans l’exercice de nos fonctions.
Une fois passée cette étape d’observation, les choses se passent en général très bien. L’idée, c’est de s’intégrer en douceur. Je vais recentrer le message et la jouer « Welcome », l’oeil pétillant et le sourire en embuscade.
Les premières minutes sont cruciales. J’y joue la vie de ma blouse blanche, alors gaffe, on reste concentré. Mon premier patient arrive. Allons bon, lui aussi, il a l’air surpris de me trouver là, ce matin. Je vais lui sortir mon arme fatale : mon « bonjour sourire »...(l’inverse marche aussi bien).
Vous savez quoi ?? Il me le renvoie, ce sourire, et ça nous fait du bien à tous les deux.
Première leçon tirée de cette expérience : le sourire est essentiel à la fonction. Il libère nos petites tensions et risque au pire de provoquer l’arrivée d’un autre sourire qui, vous en conviendrez, augure plutôt bien de la suite des évènements.
Découvrez de nouvelles chroniques de Jean-Christophe dans les semaines à venir. 🔍
Commentaires (5)
Claudine le 01/04/2025
Bonsoir, Jean-Christophe,je suis diplômée depuis 30 ans et travaillée dans 17 officines,entre rires et larmes,joies et grandes peines,pas toujours tombée sur les bons patrons, peut-être aussi trop sensible !
J'adore mon métier quand l'ambiance est bonne,les belles rencontres,les confidences parfois heureuses,parfois tristes,parfois juste un regard et un franc sourire pour accueillir les gens, souvent je tutoie les jeunes,et finie par tutoyer certains clients après des années de comptoir, j'aime mes clients et ils me le rendent bien !
Réponse de Jean Christophe le 02/04/2025
Merci Claudine pour ce commentaire, oui, notre métier est multifacettes, multitaches, multiémotions... et la sensibilité mène aussi à l'écoute... gardez donc cette richesse. Je vous souhaite encore beaucoup de jolis moments professionnels.
Jean Christophe
Patrick le 11/03/2025
J’ai bêtement perdu vos coordonnées téléphoniques, nous nous sommes parlés dernièrement et je voudrais échanger sur un sujet avec vous .
Bien cordialement
P.BEGUIN
Réponse de Mélanie le 11/03/2025 Team Officine
Bonjour,
Je vous invite à nous contacter par mail à contact@team-officine.fr ou au 0683517956
Nous restons disponibles.
Elisabeth le 26/02/2025
Bonjour
Très sympa cette proposition ! Hâte de lire la suite!
Mejri le 22/02/2025
🥰🥰
Sabine le 22/02/2025
Bonjour et bravo pour ce début.
Je partage avec vous, même si ce n est pas facile tous les jours, l amour pour ce métier et ce fameux accueil souriant qui « détend » tout de suite la prise en charge du client ou patient 👍🏻
Réponse de Maïlys le 24/02/2025 Team Officine
Bonjour,
Merci pour ce gentil retour sous notre nouvel article ✨
Réponse de Jean Christophe le 02/03/2025
Merci pour ce commentaire... sourire au patient, c'est aussi sourire à la vie... belle vie professionnelle à vous.